J'adopte un chaton : tout ce que je dois savoir pour l'accueillir correctement !

Adopter un chaton, c’est s’engager envers un animal !

« Si je prends un animal, ça sera un chat. C’est moins contraignant ! » Derrière cette idée reçue se cache un préjugé tenace : un chat est moins contraignant qu’un autre animal.

Certes l’apprentissage de la propreté est aussi facile que de lui montrer une fois où se trouve sa litière et bien sûr qu’il peut rester un week-end seul à votre domicile. Mais ce petit félin de compagnie est avant tout un animal dont vous allez être responsable pendant environ 14 ans, ce qui est l’espérance de vie moyenne d’un chat domestique actuellement.

Sachez que chaque année, 100 000 animaux sont abandonnés en France, dont des chats. De manière à ne pas faire augmenter ce chiffre déjà vertigineux, il y a quelques choses à savoir et à savoir faire, avant d’adopter un chaton. Alors si après avoir lu cet article, vous ne vous sentez pas prêt à assumer votre rôle de propriétaire, abstenez-vous d’adopter cet animal. Pour répondre à votre désir de chat, il existe de nombreux autres moyens : notamment en aidant des associations de protection animale en étant famille d’accueil, ou encore en faisant vivre une « ronron librairie » solidaire de la cause féline ou bien en buvant un verre dans un des Neko Café (terme inventé au Japon traduit « bar à chats ») proche de chez vous. Qui sait, vous tisserez peut-être des liens de confiance avec un chat à l’adoption dans un de ces lieux, et vous aurez alors trouvé votre compagnon à quatre pattes !

En refuge ou en élevage, où adopter mon chaton ?

Plus classiquement, l’adoption se fait souvent en refuge, en famille ou en élevage. Libre à vous de choisir si vous souhaitez faire une action caritative, faire confiance à une famille qui a vu naître une portée chez elle ou bien si vous souhaitez faire un achat coup de cœur, parfois coûteux, mais guidé par l’esthétisme d’une race ou les traits d’un caractère. En 2020, le Maine Coon occupait la première place du classement des races de chat préférées des Français. Sur le podium on retrouvait le Sacré de Birmanie et le Bengal. Toujours en bonne place, citons le Bristish Shorthair et en clôture du Top 10 le Sphynx.

Le coût d’une adoption ne devrait jamais être égal à zéro. Car l’acte de paiement est aussi une manière de responsabiliser le futur propriétaire, en plus d’être un dédommagement pour le soigneur, le naisseur ou l’éleveur. Dédommagement contre les bons soins apportés à votre chaton pour qu’il soit dans les meilleures conditions physiques et de socialisation au moment de son adoption. Ajoutons que l’identification par tatouage ou transpondeur électronique est obligatoire lors de la cession d’un animal qu’elle soit gratuite ou non, à des fins de traçabilité des échanges d’animaux. Le coût d’une adoption, réduit à son minimum, devrait donc être au moins celui de l’identification d’un chat qui est d’environ 70€ TTC l’unité.

Il ne faut pas croire que le chat Européen, anciennement appelé chat de gouttière, est plus rustique que les autres. Il est prédisposé à certaines maladies, comme peut l’être le chat de race. De même en raison de la provenance : un chat de refuge peut être porteur d’une affection au même titre qu’un chat issu d’élevage. Votre attention devra se porter sur les conditions de détention avant l’adoption et sur l’état de santé des chats du lieu en général et de votre futur chat en particulier quelle que soit son origine. Précisons que de nombreux tests génétiques sont maintenant disponibles et accessibles aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers, pour éliminer de la reproduction les géniteurs porteurs de maladies transmissibles à leur descendance. Aucune raison que votre chat de race soit plus fragile si le dépistage de pathologie a bien été effectué en amont de sa naissance. Retenez donc ce maître-mot avant d’adopter : se renseigner !

Un budget prévisionnel pour prévenir plutôt que guérir…

Tous les chatons auront en commun une première année de vie riche en événements aussi bien chez vous que chez son vétérinaire. Pour vous aider à faire face financièrement à ce qui est prévu comme à ce qui ne l’est pas, vous pouvez souscrire à une mutuelle animale. Les forfaits sont variés et s’adaptent au mode de vie de votre animal et à vos capacités budgétaires. N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire et à faire établir des devis comparatifs. 

Concernant les frais vétérinaires, il faudra prévoir d’investir dans :

- une alimentation adaptée à la croissance de votre chaton puis à son statut de jeune adulte stérilisé,

- un traitement puis une prévention des parasites toute l’année en particulier s’il a accès à l’extérieur,

- une vaccination raisonnée que votre médecin vétérinaire vous exposera lors de la première visite,

- une première visite qui doit idéalement se faire dans les 5 jours qui suivent l’adoption, la visite d’achat, acte dont la valeur légale permet de certifier de certains vices parfois rédhibitoires,

- et bien entendu, une stérilisation si votre animal n’est pas destiné à la reproduction, dont le montant approche 85€ TTC pour un mâle et 135€ TTC pour une femelle car la chirurgie est plus complexe.

Le budget global hors équipements de votre domicile et hors alimentation est estimé à 470€ TTC la première année pour un chaton en bonne santé. Concernant la stérilisation, elle est vivement recommandée chez le mâle pour limiter le marquage urinaire et les conflits entre congénères lors d’accès à l’extérieur, et elle est essentielle avant la puberté chez la femelle pour réduire a minima le risque de tumeur des mamelles qui sont à plus de 90% malignes dans cette espèce et donc quasiment incurables une fois déclarées. Les vétérinaires félins s’accordent sur l’intérêt d’une stérilisation précoce pour éviter une prise de poids incontrôlable consécutive à la chute brutale des hormones sexuelles à la suite de la chirurgie.

Dedans ou dehors, la vie rêvée de mon chat.

La vie de votre chaton sera très différente s’il est sédentaire ou bien actif à l’extérieur. L’étendue de son territoire et son niveau d’activité quotidienne vont avoir des répercussions sur son physique et sur son comportement. Par exemple, un chat n’ayant pas accès à l’extérieur pourra développer un état prédiabétique du fait de son inactivité ou bien souffrir d’anxiété en milieu clos.

Si votre chaton est voué à vivre en milieu intérieur strict (y compris avec balcon ou terrasse, soyons d’accord sur le fait que ce n’est pas la même chose qu’un jardin), la clef de son bien-être est d’aménager votre domicile en espace « cat friendly ». Cet enrichissement du milieu de vie est primordial pour que votre chaton ne développe pas de syndrome de privation (manque de stimulations aboutissant à des troubles du comportement) et pour minimiser l’anxiété en milieu clos comme on l’a dit plus haut. En effet, le chat est un animal très actif à l’état sauvage, c’est un chasseur et il est territorial avec tendance à explorer pour étendre ce territoire à la puberté. Le milieu intérieur le prive de ces besoins naturels. Une multitude d’astuces sont facilement applicables et parmi les plus pertinentes citons :

- de quoi se percher en hauteur avec une vue sur l’extérieur,

- des jouets variés pour interagir avec votre animal et le faire se dépenser plusieurs fois par jour, quitte à l’accompagner dans la découverte de votre cage d’escalier,

- de l’herbe à chat pour assouvir son instinct de consommation de végétaux qui a pour conséquence de lui faire vomir les poils qu’il avale en se toilettant,

- de quoi griffer à plat et à la verticale pour ne pas qu’il se dirige vers votre mobilier,

- ainsi qu’une fontaine à eau car un chat préfère l’eau vive à l’eau stagnante pour se désaltérer,

- sans oublier une gamelle ludique pour qu’il ait l’impression de chasser son repas. Attention, un chat peut faire une vingtaine de repas par jour dans la Nature donc il ne faudra pas le restreindre en fréquence mais seulement en quantité une fois sa croissance terminée.

 Au contraire, si votre chaton a accès à l’extérieur, il aura la possibilité de se comporter le plus naturellement possible, à condition que vous osiez lui laisser sa liberté de temps et de mouvement, tout en lui apportant de la sécurité :

- sécurité territoriale d’abord, surtout lorsqu’il est chaton et donc physiquement plus faible que d’autres chats qui passeraient sur son territoire, en installant un périmètre répulsif voire une chatière connectée à sa puce électronique pour limiter l’accès à votre domicile à votre animal seulement et pas aux autres,

- sécurité sanitaire en le tenant à jour de ses vaccins et de ses anti parasitaires mais aussi en gardant toujours une litière propre même s’il s’habitue à faire ses besoins dehors car dans certains cas (pluie, inconfort urinaire ou digestif) ce lieu d’élimination que vous pouvez surveiller sera bien utile,

- et enfin sécurité alimentaire en laissant à disposition de l’eau fraîche et de la nourriture à l’abri dans la maison.

Des moments d’échanges avec votre chat d’extérieur sont indispensables pour entretenir vos relations sociales : caresses, jeux et rituels de repas sont idéaux pour rythmer ses allées et venues et pour qu’une routine rassurante se mette en place.

Le chat et la e-santé animale. 

Outre la santé classique qu’on a déjà évoquée précédemment, la e-santé est en plein essor depuis quelques années et le chat est une des espèces les plus connectées du monde animal. De nombreux objets utiles et intelligents se développent pour améliorer le suivi quotidien et médical de votre animal.

Concernant la technologie en médecine féline, citons en particulier :

- la fontaine à eau qui mesure la quantité d’eau bue et peut alerter d’une variation anormale en aidant le diagnostic précoce d’une maladie rénale ou encore hormonale telle que le diabète,

- la gamelle programmable pour distribuer la bonne quantité d’aliment au bon moment voire au bon chat car si vous êtes un multi possesseur et que certains de vos animaux ne mangent pas comme les autres, le repas peut être un véritable casse-tête et ce souci s’envolera en enregistrant tout simplement les numéros de puce électronique de chacun de vos chats dans chacune des gamelles connectées,

- la litière intelligente, qui se nettoie automatiquement à chaque passage ou, plus médicale, qui mesure certains paramètres de l’urine pour surveiller notamment la fonction rénale,

- mais aussi les colliers munis d’un système de géolocalisation reliés à une application smartphone et autres médias de télésurveillance,

- et bien entendu le parcours de soins digitalisé à établir avec le vétérinaire traitant de votre chat pour que vous puissiez transmettre régulièrement des données médicales et alimenter son e-carnet de santé.

Pour conclure cet article, espérons qu’il a pu vous aider à dépasser cette idée reçue qui fait du chat un compagnon moins contraignant que les autres car c’est un biais trop souvent responsable d’adoptions déraisonnables. Espérons également que vous y avez lu des informations nouvelles et intéressantes qui feront de vous le propriétaire idéal d’un chaton qui n’attend qu’une chose : trouver une famille aux petits soins pour toute sa vie de félin !

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